mercredi 24 octobre 2007

Prochaine station: AMRITSAR

(Article publié dans l'hebdomadaire indépendant Accès Laurentides le 19 octobre dernier)

Prochaine station : AMRITSAR. Cité du Temple d’or, le plus haut lieu de pèlerinage de la religion sikh. Nous nous y retrouvons comme deux âmes perdues dans ses rues poussièreuses. Les klaxons nous irritent les tympans, comme les cris des vendeurs et des conducteurs de cyclo-pousses qui cherchent à nous soutirer quelques roupies. L’odeur d’urine nous colle aux narines. Trouver un hôtel. S’offrir un espace d’intimité. Sortir de ce bordel.

Pour voyager en Inde sans trop se fatiguer, il est impératif d’apprendre à lâcher prise. Si le Sous-Continent propose son lot de merveilles, il fera rager tout Occidental avide d’organisation. Oubliez votre petit confort, oubliez l’itinéraire que vous vous étiez fixé et surtout ne restez JAMAIS sur votre première impression. Vous passeriez à côté de l’Inde.

Nous décidons donc de défier notre première impression plutôt décevante à l’égard d’Amritsar et nous partons en direction du Temple d’or.

Nous couvrons nos têtes d’un foulard, nous nous déchaussons, nous lavons nos pieds, puis pénétrons dans le gurdwara (temple sikh) le plus important au monde. Devant la splendeur des lieux, la quiétude s’empare de nos corps épuisés. Au coeur d’un bassin entouré de grandes allés de marbre, s’avance l’édifice sacré qui reflète sa dorure sous un soleil ardent. Des prières sur le rythme des percussions, des turbans multicolores, des pèlerins qui se prosternent devant leurs saintes écritures...de quoi nous faire oublier le désordre qui règne à l’extérieur.



What’s your name ? Your country, Sir? One photo, please!

Des Indiens oublient soudainement l’immense temple doré pour lequel ils ont souvent parcouru des centaines de kilomètres. Le centre d’intérêt est maintenant tourné vers deux touristes occidentaux, en l’occurence nous. On se bouscule pour se faire photographier en notre compagnie. Clic. Clic. La foule se densifie. Nous nous retrouvons à notre insu en plein coeur d’un portrait de famille. Clic. Clic. La fascination à notre égard est démesurée, voire démente. Nous sommes blancs, nous portons des vêtements différents et... Julie est blonde aux yeux bleus, comme dans les films !

One snap with you, please !

STOP!

Nous nous frayons un chemin à travers nos fans en délire. Direction : SORTIE !

Petite pause dans un dhaba (sorte de snack-bar à l’indienne). Jasmeet Singh, le proprio, nous accueille dans toute son austérité, coiffé d’un turban et d’une barbe fournie, éléments cultes de la religion sikh. Il rêve d’émigrer au Canada comme beaucoup d’autres de ses compatriotes qui composent la deuxième plus importante communauté étrangère.
Il nous fait visiter sa cuisine, fait gonfler quelques chapatis (pains indiens) qu’il nous sert avec des haricots au curry et une préparation de fromage frais tomaté. Ses amis se joignent au repas et les discussions s’entremêlent. Le sujet du mariage attire particulièrement notre attention.

Ici, l’union d’un homme et d’une femme ne peut être prononcé que si les deux partenaires appartiennent à la même caste et que si leurs signes astrologiques concordent. L’importante section rencontre des journaux se divise d’ailleurs par classe sociale. Mais les jeunes hommes nous confessent, sourire en coin, que si une Occidentale leur offrait son amour, un visa pour l’étranger pourrait faire flancher leurs principes...

La nuit tombe. Notre chef Jasmeet nous fait griller, dans son four d’argile, un poulet tout aussi délectable que le moment. À Amritsar, nous ne passons pas à côté de l’Inde. Au contraire, elle nous absorde encore davantage.

1 commentaire:

Dom a dit…

Je viens de lire ton texte sur Amitsar et ca ressemble vraiment a ce que j ai vecu la-bas. J ai hate qu on se voit a Varanasi.

Bisou a vous 2!

Eliana