lundi 19 mai 2008

Amène-moi à Bollywood city!



Le cinéma de Bombay a été surnommé Bollywood par l'industrie étrangère et possède plus d'assistance que n'importe quel autre cinéma au monde.

Plus de 1000 films sortent chaque année en Inde provenant de tous les coins du pays. Sorte de comédie musicale, le genre bollywood conjuguent drame familial et romantisme. À des moments stratégiques de l'intrigue, les acteurs n'hésitent pas à danser quelques pas et à feindre de chanter des airs préenregistrés qui charmeront le milliard d'habitants du Sous-Continent.

Depuis les débuts de ce cinéma, l'apparition de figurants occidentaux est précieuse pour ajouter un peu de prestige aux méga-production!

Ugo s'est prêté au jeu et s'est retrouvé sur le plateau du film «Singh is king!»

Déjà une quinzaine de conférences


Des Laurentides, en passant par Montréal, sa rive-sud et Québec, nous sillonnons les routes de la province pour propager aux jeunes notre bonne nouvelle : Si vous avez des projets, c'est possible de les réaliser!

Quiz, photos et vidéos à l'appui, nous tentons aussi de démocratiser l'Inde à notre façon. Ce voyage qui s'est déroulé de septembre à décembre 2007 fut pour nous une expérience riche en émotion. Notre vécu devient, l'espace d'une heure ou deux, l'ouverture sur le monde de jeunes qui n'ont souvent pas accès au multiculturalisme des grandes villes!
Cette semaine, nous partons rencontrer les jeunes dans les Hautes-Laurentides grâce à la générosité du Forum Jeunesse des Laurentides!

Restez à l'affût pour en savoir davantage sur notre périple!

Voir aussi www.ogu.ca/conference.htm

mardi 29 avril 2008

Des femmes, des sourires et des ambitions



Dans un petit village de la région de Patna en Inde, Ugo découvre un organisme qui a mis sur pied un système de micro-crédit pour les femmes. Un accueil généreux, des couleurs et surtout des sourires...

lundi 24 mars 2008

Varanasi - Cité de la mort, cité de la vie!


Chaque matin sur le bord du Gange, la ville de Varanasi s'anime au rythme des rituels d'ablution et de crémation exécutés par les pèlerins hindous. Aux aurores, Ugo prend un bateau qui lui permettra de découvrir les secrets du fleuve sacré.

Désolée pour la qualité moyenne de l'image, diffusion web impose! Bientôt, une conférence type-grands explorateur passera près de chez vous avec des images de haute qualité!

mercredi 23 janvier 2008

Conférence à l'école secondaire Lavigne à Lachute

Lundi dernier, Ugo et Julie se sont rendus à l'école secondaire Lavigne à Lachute.



La première de leur série de conférences s'est très bien déroulée grâce à l'accueil chaleureux des troisième secondaire de la classe d'art de France.

La journée a débuté avec une conférence sur notre expérience de voyage pour se poursuivre avec un atelier de henné et un repas au saveur de l'Inde.

Voici quelques souvenirs de notre passage...

Bharata, l'Inde en deux dimensions - En ondes dès le 23 janvier

Rediffusions

Jeudi (2) = 14h et minuit
Vendredi = 23h
Samedi (2) = 18h30 et dans la nuit à 1h du matin
Dimanche (2) = 10h et dans la nuit à 1h30 du matin
Mardi = 21h30

lundi 14 janvier 2008

vendredi 11 janvier 2008

La grande Inde au petit écran


La réalisatrice Julie Corbeil et l’écrivain Ugo Monticone, fraîchement revenus d’un périple de quatre mois en Inde, vous présentent un avant goût de la série télévisée : Bharata – l’Inde en deux dimensions.


À compter du 23 janvier 2008, cette série exceptionnelle sera présentée en exclusivité sur les ondes de la Télévision des Basses-Laurentides, avant d’être diffusée à travers la province au printemps 2008.


L’organisme à but non lucratif ICI par les arts est associé à ce projet en liant à ce voyage onze écoles des Laurentides. Via le programme GénieArts, dans chacune des 8 MRC des Laurentides, professeurs, artistes et près de 1000 élèves ont suivit Ugo et Julie en Inde. Le but est de stimuler la réussite scolaire des jeunes, de les initier aux arts et de leur permettre une ouverture sur le monde, ce qui se veut un outil de lutte contre le racisme. Ugo et Julie entameront sous peu une tournée des écoles à travers la région.


Un écrivain des Laurentides parti en Inde chercher l’inspiration

+

Une réalisatrice douée qui capte l’inexprimable

+

15 partenaires de la région des Laurentides

=

Bharata – l’Inde en deux dimensions



Le vendredi le 11 janvier; à 13h30 à TVBL, venez assister à ce dévoilement !

Conférences indiennes



Après quatre mois d'une intensité indescriptible, d'une humanité à l'état brut, d'une culture colorée, d'un univers parfois si près du nôtre et d'autre fois terriblement loin, nous remettons les pieds au Québec.

Entre le bonheur d'être de retour, de revoir ses proches et celui de carburer à la folie indienne, nous sommes déboussolés, mais près à reprendre le nord!

Heureusement, l'Inde est peut-être derrière nous, mais le voyage continue à travers le Québec.

À partir des prochaines semaines nous parcourrons les routes de la province pour parler de notre expérience culturelle, mais surtout pour sensibiliser les jeunes à l'importance de ce qu'ils ont entre les mains: l'accès à l'éducation! La pauvreté frappante du Sous-Continent nous a donné envie de faire voir aux jeunes leur richesse, non pas matériel, mais social.

Aussi, nous croyons que c'est une belle opportunité de s'ouvrir sur le monde ensemble!

Une expérience indienne multimédia attend les jeunes de la province!


Si vous travaillez dans une école ou si vous connaissez des professeurs qui seraient intéressés à nous recevoir, veuillez nous contacter à l'adresse suivante:

juliecorbeil@hotmail.com

mardi 18 décembre 2007

MERCI

À Keven, Xavier, Lucas, Elimo, Nathaniel, Ann-Marie, Catherine, Caroline, Véronique, Olivier, Charlotte et tous les autres étudiants de l’école Pré-Fleuris qui ont fait un projet créatif sur le thème des dieux et déesses de l'Inde :

Merci pour vos petits mots! C’est très motivant pour nous de savoir que nous pouvons peut-être inspirer d’autres jeunes à voyager et à en connaître davantage sur des pays aussi lointain que l’Inde!

Oui, nous avons d’autres vidéos à vous transmettre ! Bientôt nous serons des vôtres pour voir votre travail et vous montrer le nôtre!

Salut!
Julie et Ugo

samedi 15 décembre 2007

Au pays des maharajas

Après quelques 30 heures de transport depuis le Népal, nous revenons finalement en Inde. Nous sommes prêts à revenir manger des délicieux currys, à affronter les foules toujours surdimensionnelles et la chaleur du Sous-Continent (environ 30C le jour, c'est l'hiver heureusement!!)

Notre nouvelle destination: la région du Rajasthan, pays des maharajas, des palais sortis des contes des milles et une nuit, des chameaux, des éléphants, des villages au coeur du désert... Un paradis pour les touristes! C'est ici qu'ils sont les plus nombreux d'ailleurs.

Premier arrêt: Jaipur. Capitale de la region. Difficile de traverser les rues de la cité sans se heurter à une vitrine de bijouterie. Que vous aimiez ou non les pierres précieuses, les couleurs vous accrochent l'oeil et l'omniprésence de l'or vous séduit à un point tel que vous devenez un peu Indien. Je m'explique. Si ces bijouteries sont si nombreuses, c'est que la femmes indienne se doit d'arborer de beaux bijoux. La réputation de son mari en dépend. Celle de sa famille au complet aussi. « Les gens parlent beaucoup ici, vous savez...» nous confient certains. Le mois de décembre est le mois des mariages chez les Hindous.

Pas étonnant que les magasins de joyaux débordent de clients: un mariage n'est pas réussi sans une boucle de nez avec une jolie pierre, des bagues pour chaque orteils (il ne faudrait pas en rendre une jalouse tout de même!), un pendentif doré, des bracelets clinquetants jusqu'au coude, des boucles d'oreille scintillantes, un bijou discret sur le front en guise de troisième oeil et j'en passe. Ça s'est pour les bijoux. Ensuite vient l'achat du saree aux couleurs flamboyantes souvent garnis de fil doré et de pierres semi-précieuses. Puis, la mariée, sa mère, ses soeurs, ses cousines et ses copines se font décorer les mains et les chevilles avec du henné... Et tient! Pour rendre le mariage plus grandiose, pourquoi ne pas inviter un chameau et un éléphant!? Il ne faudrait surtout pas rater l'occasion d'épater la galerie pour l'événement le plus socialement important dans une vie!

Bref, les préparatifs de mariages sont évidentes partout au Rajasthan (nous croisons régulièrement un éléphant en route vers une cérémonie...) et l'ambiance est magique!

Après les visites des palais et une sortie Bollywood au cinéma le plus chic de l'Inde, nous filons vers Pushkar au sud-est. Tel un mirage au coeur du désert rajastanie, la cité se dresse autour d'un lac sacré avec ses petites maisons blanchis à la chaux. La ville hautement religieuse interdit toute forme de drogue, d'alcool et nourriture non-végétarienne. Il semble par contre que la présence des touristes n'aident pas au respect de ces traditions.

Si certains restos n'hésitent pas à sortir une flasque de rhum pour arroser votre verre de boisson gazeuse, d'autres proposent carrément des lassis «joyeux» c'est-à-dire le traditionnel shake au yogourt indien assaissonné cette fois-ci de marijuana séchée.

Avec ses temples ses 200 temples, son gurdwara (temple sikh), ses ghats sacrés et ses néo-hippies qui se baladent un peu partout, on peut dire que l'ambiance à Pushkar est carrément spirituel. On peut même voir passer de temps à autres des étrangers récemment convertis en Saddhu, ces sages communément appelés Baba qui ont tout quitté (famille et biens matériels)pour devenir nomades et méditer sur la vie. Physiquement, on les reconnait à leur dreadlocks, les cendres qui garnissent leur front et leurs modestes vêtements. D'autres touristes semblent simplement être venus chercher le calme. Nous faisons partis de ces derniers. Nous nous amusons à regarder cette faune hétéroclite circuler lentement dans les ruelles de la cité où nous ne pouvons pas croiser une intersection qui n'annonce pas un cours de yoga, de reiki ou de méditation.

Même si nous voudrions nous éterniser, le temps joue contre nous. En route vers Mumbai, mégapole culturelle de l'Inde!

mercredi 12 décembre 2007

Visa pour les montagnes

Quelques souvenirs de notre experience nepalaise...


Les feuilles mortes sous la neige absorbent mes pas comme un coussin. L’humidité de la rivière que nous suivons glace mes doigts. Je me croirais en balade automnale à Ste-Adèle, sauf qu’entre les arbres à ma gauche, les neiges éternelles des Himalayas se dressent à plus de 8000 mètres d’altitude.

Laurentides = non. Népal = oui.

Se retrouver au Népal pour un projet en Inde? Tout est une question de visa. Notre satané mais indispensable visa indien expire avant notre retour au Québec. Nous devons le renouveler et du même coup affronter la lourde bureaucratie de Delhi, c’est-à-dire «camper» deux jours dans une salle d’attente surpeuplée. Autre option: quitter l’Inde et se procurer un nouveau visa à l’étranger. Une solution de rechange un peu plus excitante!



Après deux mois en Inde, nous nous offrons sept jours de trek au cœur des montagnes du Népal, ce minuscule pays qui abrite pourtant huit des dix plus hauts sommets au monde. Moins peuplé que le Canada, il est bordé par de bien imposants voisins: au sud l’Inde (1 milliard d’habitants) et au nord la Chine (1,35 milliard d’habitants).

Difficile de ne pas se laisser influencer par de telles puissances… De l’Inde, le Népal emprunte la religion hindouiste et l’argent (la roupie indienne est acceptée partout au même titre que la monnaie nationale népalaise).

De la Chine, le Népal puise un petit goût de communisme. En effet, les Maoïstes, parti politique dont l’idole est le Grand timonier du peuple Mao Zedong, s’activent depuis bien des années à renverser le gouvernement népalais. À coup de bombes, d’attentats, de kidnappings, ils se font entendre. Mais, assurent-ils, jamais ils ne s’en prendront aux touristes. Suffit de ne pas se trouver dans le mauvais autobus...

Mais rien de cela ne nous touche ici au cœur de la neige, alors que nous suivons notre sentier à travers les Himalayas. Notre seule préoccupation est de respirer. Car bien petits au creux de notre vallée, nous approchons tout de même les 3700 mètres d’altitude. L’oxygène se fait rare.

Notre balade de vallée en vallée et de village en village emprunte les sentiers des Sherpas, une des ethnies locales devenue célèbre lorsqu’un des leurs a transporté le matériel de la première expédition réussie au sommet du mont Everest.

Voilà qu’une femme sherpa aux vêtements colorés, les joues brûlées par le soleil, avance vers nous sur le sentier. Un immense panier rempli de bois est suspendu à son dos. Je me sens soudainement mal à l’aise d’être ici, avec comme unique but mon plaisir, alors que cette femme doit monter et descendre, parcourir durant des heures ces pentes abruptes pour approvisionner son village. À chaque jour recommencer, remonter, recharger le panier, repartir de nouveau. En plus, elle me double en vitesse et en âge. Gênant.

Mais arrivée à ma hauteur, elle me décoche un sourire édenté, puis joint ses mains dans un salut traditionnel: **Namaste**. Je lui retourne son sourire et la regarde s’éloigner. Elle se perd dans l’incroyable panorama qui l’englobe. Glaciers, sommets enneigés, rivières déchainées... Je réalise du coup que c’est plutôt elle qui doit être désolée pour moi, moi qui ne passerai ici qu’une fois dans ma vie. Au fond, c’est de ne pas avoir accès chaque jour à ce paradis qui est le plus lourd à porter…

dimanche 25 novembre 2007

Femmes libérées...pas si facile

En Inde, les femmes sont peu présentes dans la vie en société et ce, particulièrement dans les villages. Combien de fois nous sommes nous arrêtés soudainement pour constater que Julie était la seule femme sur la rue ... et blanche par-dessus le marché. Rien pour passer inaperçue! Mais alors, où sont les femmes?

On nous dit qu'elles sont cachées derrière leurs fourneaux. Disons que c'est aussi parce qu'elles ne sont toujours pas les bienvenues dans certains milieux de travail comme dans les commerces au détail, par exemple. Dans les grandes villes, la situation des femmes est évidemment meilleure.

Lors de notre passage à Bodhgaya, haut lieu du bouddhiste, nous avons fait la connaissance d'un jeune Indien qui a mis sur pied un organisme spécialement dédié à la femme indienne des milieux ruraux. L'Academy of Root Development permet aux femmes d'organiser elles-mêmes la vie dans leur village, de rapporter des revenus à la maison grâce à la fabrication d'artisanat et même de devenir responsable du budget familial.

Le jeune en question nous a invité à visiter quelques-uns de ces villages. Voici quelques photos de ces femmes désireuses de contribuer au fonctionnement de leur société. Remarquez leurs bijoux, le soucis des détails et la beauté des tissus qui les enveloppent...et dites-vous que ces femmes font partie de la caste la plus inférieure de la société indienne. Nous avions vous déjà dit combien la femme indienne est la plus coquette du monde peu importe son niveau social?








Et parlant de femmes....

Peut-etre avez-vous entendu parler du scandale de Richard Gere a Mumbai en avril dernier? Celui qui dit visiter fréquemment l'Inde a embrassé le visage de l'actrice indienne Shilpa Shetty devant le flash des caméras. Il s'est ensuite retrouvé sous arrestation (Rassurez-vous fans de Richard, ce dernier a rapidement été libéré...). Ici, les contacts entre les hommes et les femmes sont quasi inexistants en public. Parfois, dans les villes, de jeunes couples s'effleurent la main, mais bien souvent ces démonstrations d'affection ont lieu dissimulés derrière un arbre au fond d'un parc.

mardi 20 novembre 2007

Le présent de Calcutta

Article publié dans l'hebdo indépendant Accès Laurentides

Bip. Bip. Bip.

Satané réveille-matin. Décidés de capter les premières agitations de Kolkata (Calcutta) avec notre fidèle caméra vidéo, nous quittons notre hôtel aux aurores avec du sommeil plein les yeux. Une ville en ébullition s'offre à nous.

J'appuie sur RECORD.

La majeure partie de l'action de la cité se concentre sur ses trottoirs. On y travaille, on s'y presse, on y prie, on y mange, on y fait ses besoins naturels, bref, on y vit! En ce matin comme les autres, certains s'activent à installer leurs kiosques, alors que d'autres, fraîchement débarqués de la campagne, s'apprêtent à quitter leur camping urbain pour chercher du travail dans cette jungle déjà saturée de main d'oeuvre.

Parralèle à la misère humaine, une foule de riches hommes d'affaires se dirige vers leurs bureaux climatisés. Sur la chic Parc street, les édifices beaux mais défraîchis nous rappellent, par leur architecture, le passage des Brittaniques dans cette ancienne capitale de leur colonie. Des femmes décorées d'or se pressent vers les boutiques de tissus luxueux pour se faire tailler un sari en vue du mariage d'une cousine éloignée. Kolkata est LA cité de la mode au pays.

Ici, les extrêmes se conjugent. Nul part ailleurs dans le monde, les écarts de richesses sont aussi flagrants.

«Rick-shaw, sir!» Un homme attelé à une carriole tel un cheval nous interpèle. Il frappe une clochette sur le siège de son véhicule pour nous sommer d'y prendre place. Kolkata est le dernier endroit sur terre où le travail de pousse-pousse humain subsiste. Les associations de droits humains frissonnent d'ailleurs à l'idée que des milliers d'Indiens le pratiquent encore. Pourtant, le jour où le métier sera complètement aboli, d'innombrables familles perdront leur unique source de revenue. Dilemme moral.

Étourdis par la faune urbaine, nous posons un instant notre caméra. Nous achetons une bonne crème glacée à la vanille dans un de ces petits kiosques ambulants. Aussitôt, quelques enfants forment un cercle autour de nous. «Ice cream, please!» Après deux mois en Inde, la triste vérité est que nous nous sommes construits un mur pour ne pas craquer devant la pauvreté. Mais aujourd'hui, nous fondons comme notre crème glacée devant ces regards insistants et décidons de partager le plaisir de notre gourmandise. Un délice glacé pour tout le monde, c'est notre tournée! Leurs yeux plein de bonheur valent bien les quelques roupies que nous venons de dépenser.

Nous les quittons dans un brouhaha de «thank you» bien sentis, puis entrons dans un café internet, question de se reconnecter avec ce qui se passe au Québec. Quelques nouveaux courriels, dont un qui porte comme sujet «Échange de cadeau»: Salut tout le monde, comme à chaque année, nous organisons l'échange de cadeaux de Noël. Nous avons pensé que cette année, chacun pourrait faire une liste de suggestions pour ne pas se retrouver avec un cadeau qu'il ne veut pas...Budget:30$

Je relis la dernière phrase avec incrédulité: (...) pour ne pas se retrouver avec un cadeau qu'il ne veut pas!!! Le concept m'apparaît incongru. Un cadeau, c'est un cadeau! J'ai soudain envie de répondre à mes amis qu'ils jouent aux enfants gâtés, que les cadeaux ça ne se commande pas, que s'ils voyaient les jeunes qui crèvent dans les rues ici ils accepteraient le premier présent avec la plus grande gratitude... Mais, je m'arrête. Mes amis sont au Québec. Je suis en Inde.
Je sais qu'à mon retour, je vais être confrontée à ce bouleversement de valeurs qui est à la base de ce merveilleux voyage. Ne pas mépriser les autres. Partager mes apprentissages. Ouf! Notre retour prévu pour Noël risque d'être notre plus grand choc de l'Inde...

L'Inde animé!

Depuis le Népal, nous envoyons un salut tout spécial à la classe de 5e année de l’école Arc-en-ciel de St Rémi d’Armerst qui fait un projet d'animation sur le thème de l'Inde.

Ils recevront ce vendredi une équipe de la Télévision des Basses-Laurentides qui filmera leur travail!

Merci de vous intéresser à ce pays fascinant avec nous!

dimanche 11 novembre 2007

Troquons l'Inde pour le Népal


Après avoir visité le Taj Mahal, participé à un Festival Hindou à Orcha, admiré les statues du Kamasutra à Khajuraho, médité sur les rives du Gange à Varanasi, visité la plus grande cité bouddhiste au monde à Bodghaya et flâné dans les rues animées de Calcutta (Kolkatta), nous avons décidé de nous offrir une petite pause de l'Inde et avons pris la route du Népal pour quelques jours... Nous débutons aujourd'hui un trek d'une durée d'une semaine à partir de la charmante mais ô combien touristique ville de Pokhara.

Au retour, des photos de nos escapades indiennes et de notre plus récente folie népalaise!

À bientôt!

Vos deux aventuriers!

lundi 5 novembre 2007

À deux pas de la mort

Article publié le 2 novembre dernier dans l'hebdo indépendant Accès Laurentides



Le soleil s’évanouit dans l’eau du Gange à Varanasi pendant que la pleine lune sur le bleu délavé du ciel guide notre marche. Par hasard, nous croisons un couple de Québécois. Comme nous, ils se sont jeté tête première dans la folie indienne. Rapidement, les anecdotes se bousculent. Nos expériences quoique distinctes semblent se fusionner et ça nous fait rigoler. Nos voix s’emportent : «Crazy India !»

Oups.

Nos éclats de rire se heurtent soudain au silence de mort qui inonde les lieux. Une fumée grisâtre nous prend à la gorge. Tout près de nous, un feu. Tout près de nous, un corps qui brûle. Celui d’une jeune femme.



À la fois cité de la vie et de la mort, Varanasi est le haut lieu de la religion hindouiste. 60 000 pèlerins y débarquent chaque jour pour prendre part à une cérémonie, le plus souvent celle de la crémation d’un membre de la famille au lever ou au coucher du soleil. Selon le credo hindou, ceux qui se font incinérer sur les berges du Gange dans cette ville sainte jouissent d’un privilège: celui d’aller directement au paradis et de mettre fin au cycle des réincarnations.

Nous en avions entendu parler. Mais le voir en direct, c’est autre chose. Autour de ce qui s’apparente tout bonnement à un feu de camp se tiennent les membres masculins de la famille. Les femmes ne peuvent plus assister à la cérémonie pour deux raisons : elles pleuraient trop et parfois, elles s’immolaient carrément lors de la crémation de leur mari pour se conformer à la croyance selon laquelle elles ne sont plus rien sans leur conjoint. Maintenant, une loi leur interdit ce type de suicide.

Même si d’autres touristes assistent à l’événement, je ne peux m’empêcher de me sentir voyeuse. J’ai l’impression de dérober l’âme de quelqu’un dans son dernier voyage. Pire : mes yeux ne peuvent se détacher de la jambe bien raide qui émerge des flammes.

Aaargh…

Un homme armé de deux longs bâtons replace la dite jambe dans le feu. Chacun son métier, mais le sien est bien particulier : il doit veiller à brûler les corps qui sont amenés ici. Il ne le fait pas par plaisir, mais plutôt parce que c’est son karma. Il fait parti de la caste la plus inférieure chez les Hindous, celle des Intouchables. 15 ans auparavant, ces gens n’avaient pas le droit de fréquenter les lieux publics avec le reste de la population, ni même la grâce de pénétrer dans un temple. Aujourd’hui, ils possèdent tous ces bénéfices, mais on pose encore sur eux un regard de dégoût.

Un peu plus loin, on commence à «apprêter» un nouveau corps. Bien vite, la plage se remplira de ces crématorium et des familles venues bénir leur défunt. Soudain, ce qui me semblait barbare et saugrenue, m’apparaît comme un rite magique où l’aboutissement d’une vie prend vraiment tout son sens sur les berges du fleuve sacré. Tout sourire, je me tourne vers mes nouveaux amis québécois : «La soirée est jeune. Nous devrions aller en profiter !» Il ne faudrait surtout pas oublié que Varanasi est aussi la cité de la vie…


mercredi 24 octobre 2007

On joue aux vrais touristes!

(Article publié dans l'hebdomadaire indépendant Accès Laurentides le 26 octobre)

J’essaie de dormir, mais en vain. Les vendeurs de thé, de pakoras – légumes frits dans la farine de pois chiches- et de bouteilles d’eau se bousculent dans l’allée du train-couchette qui amorce 12 interminables heures de trajet. Les transports en Inde n’ont pas leur pareil pour mesurer notre degré de patience. Manifestement, nous aurions besoin d’une vie pour nous y faire.

«Ugo, on joue une partie d’échec?»

Silence. Ou plutôt, lourde respiration dans le lit du dessus qui m’annonce que je suis seule à ne pas trouver le sommeil. Confortable comme une sardine dans sa boîte, j’attrappe mon guide de voyage, écorné comme la Bible au chevet de ma grand-mère, puis parcoure la description de la cité moghole d’Agra. Cette ville abrite l’une des sept merveilles du monde des temps modernes et l’attraction la plus courue de l’Inde : le Taj Mahal. Nous nous y dirigeons avec la réticence des touristes qui cherchent à sortir des sentiers battus.

L’histoire derrière le majestueux palais éveille toutefois mon intérêt. Le Taj Mahal a été construit au XVIIe siècle, à la demande de l’empereur moghol Shah Jahan pour y recevoir la tombe de sa deuxième femme morte en donnant naissance à son 14e enfant. Aucun autre monument bâti par amour n’est aussi grandiose.



Cinq ans après la construction – qui aura nécessité 22 ans de travaux et 20 000 ouvriers au total – un des fils de l’empereur qui n’était pas héritier du trône, assassina ses frères et fit emprisonner son père pour ainsi s’emparer du royaume. Il aura eu cependant la gentillesse ( ou la cruauté) de laisser à son père une vue sur le Taj du fond de son sombre cachot où il mouru huit ans plus tard. Quelle récit dramatique!

Toujours dans le guide de voyage, je lis un avertisssement qui renforce mes appréhensions au sujet de cette visite : la popularité de la mausolée a transformé les rues du quartiers en un festival de rabatteurs de tous genres. Ils surveillent vos moindres gestes. Vous cherchez un hébergement, un taxi, un bureau de change ou encore un resto? Ici, quelqu’un a toujours réponse à vos besoins ... en échange d’une bonne commission.

Je m’assoupis sur cette mauvaise nouvelle et me réveille lorsqu’Ugo me secoue pour m’annoncer notre arrivée

Le cirque débute comme prévu. On nous harcèle de toute part. Même les singes se mettent de la partie et me volent la friandise au lait qui me servait de déjeûner. Pas de pitié!

«Il faut garder notre calme et savoir les comprendre. Ici, c’est la loi de la survie.» me lance sagement Ugo.

Il perd un peu de sa sagesse devant les prix d’entrée au fameux Taj :

« 20 piasses ! Du vol! »

Vous me direz que c’est le coût d’un resto bon marché au Québec, je vous répondrai que ce sont quatre jours de bouffe et d’hébergement en Inde. Dépenser ou ne pas dépenser? Dilemme... Bon. Allons-y! Nous ne passons pas souvent dans le coin après tout.

Nous repoussons quelques faux guides et une dizaine de changeurs de devises itinérants, puis gagnons littéralement notre place au paradis. Se retrouver devant le Taj Mahal est féérique et irréel. Même nos photos ressemblent à des aquarelles. Les touristes abondent peut-être, mais rien ne parvient à dissiper le sentiment de grandeur qui nous envahit devant l’immense coupole de marbre qui réfléchie les premiers rayons de soleil. Serins et convaincus de se trouver au bon endroit, au bon moment, nous respirons un bon coup. Un moment inoubliable!



Je préfère ne pas vous raconter qu’un peu plus tard, nous nous faisons escroquer par un chauffeur de taxi. Ça, mieux vaut l’oublier!

Prochaine station: AMRITSAR

(Article publié dans l'hebdomadaire indépendant Accès Laurentides le 19 octobre dernier)

Prochaine station : AMRITSAR. Cité du Temple d’or, le plus haut lieu de pèlerinage de la religion sikh. Nous nous y retrouvons comme deux âmes perdues dans ses rues poussièreuses. Les klaxons nous irritent les tympans, comme les cris des vendeurs et des conducteurs de cyclo-pousses qui cherchent à nous soutirer quelques roupies. L’odeur d’urine nous colle aux narines. Trouver un hôtel. S’offrir un espace d’intimité. Sortir de ce bordel.

Pour voyager en Inde sans trop se fatiguer, il est impératif d’apprendre à lâcher prise. Si le Sous-Continent propose son lot de merveilles, il fera rager tout Occidental avide d’organisation. Oubliez votre petit confort, oubliez l’itinéraire que vous vous étiez fixé et surtout ne restez JAMAIS sur votre première impression. Vous passeriez à côté de l’Inde.

Nous décidons donc de défier notre première impression plutôt décevante à l’égard d’Amritsar et nous partons en direction du Temple d’or.

Nous couvrons nos têtes d’un foulard, nous nous déchaussons, nous lavons nos pieds, puis pénétrons dans le gurdwara (temple sikh) le plus important au monde. Devant la splendeur des lieux, la quiétude s’empare de nos corps épuisés. Au coeur d’un bassin entouré de grandes allés de marbre, s’avance l’édifice sacré qui reflète sa dorure sous un soleil ardent. Des prières sur le rythme des percussions, des turbans multicolores, des pèlerins qui se prosternent devant leurs saintes écritures...de quoi nous faire oublier le désordre qui règne à l’extérieur.



What’s your name ? Your country, Sir? One photo, please!

Des Indiens oublient soudainement l’immense temple doré pour lequel ils ont souvent parcouru des centaines de kilomètres. Le centre d’intérêt est maintenant tourné vers deux touristes occidentaux, en l’occurence nous. On se bouscule pour se faire photographier en notre compagnie. Clic. Clic. La foule se densifie. Nous nous retrouvons à notre insu en plein coeur d’un portrait de famille. Clic. Clic. La fascination à notre égard est démesurée, voire démente. Nous sommes blancs, nous portons des vêtements différents et... Julie est blonde aux yeux bleus, comme dans les films !

One snap with you, please !

STOP!

Nous nous frayons un chemin à travers nos fans en délire. Direction : SORTIE !

Petite pause dans un dhaba (sorte de snack-bar à l’indienne). Jasmeet Singh, le proprio, nous accueille dans toute son austérité, coiffé d’un turban et d’une barbe fournie, éléments cultes de la religion sikh. Il rêve d’émigrer au Canada comme beaucoup d’autres de ses compatriotes qui composent la deuxième plus importante communauté étrangère.
Il nous fait visiter sa cuisine, fait gonfler quelques chapatis (pains indiens) qu’il nous sert avec des haricots au curry et une préparation de fromage frais tomaté. Ses amis se joignent au repas et les discussions s’entremêlent. Le sujet du mariage attire particulièrement notre attention.

Ici, l’union d’un homme et d’une femme ne peut être prononcé que si les deux partenaires appartiennent à la même caste et que si leurs signes astrologiques concordent. L’importante section rencontre des journaux se divise d’ailleurs par classe sociale. Mais les jeunes hommes nous confessent, sourire en coin, que si une Occidentale leur offrait son amour, un visa pour l’étranger pourrait faire flancher leurs principes...

La nuit tombe. Notre chef Jasmeet nous fait griller, dans son four d’argile, un poulet tout aussi délectable que le moment. À Amritsar, nous ne passons pas à côté de l’Inde. Au contraire, elle nous absorde encore davantage.

mardi 9 octobre 2007

À la recherche du Dalaĩ-Lama...

Après douze heures de train de nuit à partir de Delhi et quelques trois heures de voiture, nous atteignons les villes de Dharamsala et Mcleod Ganj, respectivement le siège du gouvernement tibétain en exil et la résidence du célèbre 14e Dalai-Lama. En fait, c'est lui que nous sommes venus attrapper à la dernière minute avant son envol pour les États-Unis et ... le Canada.

Malheureusement pour nous, nous arrivons quelques heures trop tard: les enseignements qu'ils donnaient au temple en matinée sont terminés et il n'en donnera plus avant son départ. «Is there any way we can meet him? We're canadian journalists...» « NO. NOT POSSIBLE!» , nous assure la personne qui s'occupe des communications de sa Sainteté. Déception.



Cet homme, prix Nobel de la paix, est connu internationalement pour ses enseignements bouddhistes et son dévouement pour le peuple tibétain qui lui vouent une immense fierté. Cette fierté est encore plus grande pour les quelques 130 000 Tibétains exilés qui vivent en grande partie à Dharamsala, et ailleurs en Inde, mais aussi au Népal et au Bhoutan. Les États-Unis, la Suisse et le Canada sont aussi les terres d'adoption de quelques-uns d'entre eux. Sa Sainteté le Dalaĩ-Lama est donc carrément un icône pour son peuple, mais aussi pour les Occidentaux, nous compris, qui courent ses conférences comme on court les spectacles de vedettes rock.
C'est donc cet homme qui nous est passé sous le nez. Passé sous le nez est bien l'expression à utiliser, car le lendemain de notre arrivée, Sa Sainteté est sorti en voiture de sa résidence sous nos yeux de groupies avides. Petite satisfaction. On l'aura au moins entrevu...faute de l'avoir en entrevue!(Ménagez vos rires pour ce jeu de mot à deux sous...)

Mais notre exploration de la terre d'accueil des Tibétains ne s'arrête heureusement pas là. Au pied de la chaîne des Himalayas, ce coin de pays nous apparaît hors du temps. On a le goût de s'y poser et de profiter de l'air frais des montagnes (surtout après avoir passé plusieurs jours sous la chaleur terrassante de Delhi.) Nous choisissons un hébergement à flanc de montagne, en retrait de la ville. L'heureux propriétaire de ce petit coin de paradis est un sympathique fermier qui a construit une annexe à son modeste domicile qu'il transforme en chalet pour les touristes question d'arrondir ses fins de mois. Comme son anglais est limité à hi, room, thank you et hot water, nos conversations sont limitées, mais ô combien intenses.



Nous profitons du contexte pouir visiter les temples bouddhistes de la région et pour passer une journée dans un village élaboré spécialement pour accueillir les jeunes Tibétains orphelins en exil. Ces derniers vivent dans des familles d'adoption et fréquentent des écoles où ils peuvent continuer de recevoir l'enseignement de leur culture dans leur langue.



Nous rencontrons le fier secrétaire général du village et nous nous lions d'amitié avec quelques enfants qui mettent en pratique leur cours d'anglais avec nous.



Le moment est fabuleux. Mais comme toute bonne chose, eh oui, il y a une fin! Après un séjour prolongé dans la ville du Dalaĩ-Lama, nous quittons ce bonheur pour un autre. Direction Amristar dans la région du Punjab, berceau de la religion sikh.

mardi 25 septembre 2007

Savoir s'arrêter

Après Delhi et Haridwar, il fait bon se retrouver dans une ville où les effluves d'encens et épices se substituent à l'odeur de gasoil.

Autoproclamée capitale mondiale du yoga, Rishikesh a tout pour plaire au touriste qui veut arrêter le temps. Petits cafés au bord du Gange, restos végés aux allures hippies, cours de yoga, séance de méditation, classe de musique indienne, etc.

Nous en profitons pour refaire le plein d'énergie. Nous nous inscrivons à quelques ateliers et nous passons de longs après-midis à boire des chais (décidément nous avons créé une dépendance à ce thé épicé ultra sucré!)

Quotidiennement, nous parcourons l'agréable route de deux kilomètres qui relie les deux principaux quartiers de la ville. Sur notre chemin, nous croisons des singes, des vaches, des mobilettes et des vendeurs d'à peu près n'importe quoi, le tout dans le cadre agréable d'une forêt luxuriante bordée par le fleuve sacré.

Au bout du sentier, nous arrivons dans le plus important des quartiers, celui de Swarg Ashram avec ses temples, ses ashrams (lieu de retraite) et ses ghats où se déroulent des cérémonies religieuses au lever et au coucher du soleil.

Une énergie tout spéciale se dégage de ce lieu où nous serions tenter de nous éterniser...

Mais il faut bien continuer notre route!

Un peu d'histoire

Rishikesh doit sa popularité aux Beatles. En 1968, la ville fait la une des journaux du monde entier lorsque le fameux groupe britannique séjourne dans un de ses ashrams (lieu de retraite). Selon les rumeurs, Ringo et sa femme auraient écourté leur voyage, car ils n’aimaient pas la bouffe épicée, tandis que les autres y sont restés près de deux mois. Bon nombre de chansons devenues populaires sont nées ici. D’ailleurs, désillusionné par l’appât du gain manifesté par leur gourou, les Beatles ont quitté l’Inde en composant You made a fool of everyone (tu t’es foutu de tout le monde !).

samedi 15 septembre 2007

Haridwar, ville sacree ou...sacree ville!



Haridwar. Lieu de culte ou Shiva, figure sainte de lHindouisme, a echappe quelques gouttes de nectar sacre pour laisser sa trace. Chaque soir au coucher du soleil, des millions de pelerins sy retrouvent pour se purifier dans les eaux du Gange. Comme nous sommes relativement pres de sa source, soit quelques kms au sud des glaciers de lHimalaya, le fleuve sacre est presque transparent.

Chacun laisse partir a la derive une offrande constituee dun bouquet de petales de fleurs quil allume en son centre. Il recite une priere et regarde son don se perdre dans les flots endiables du Gange. Car endiable, il lest! Les Indiens ont tout interet a se tenir pres des berges pour ne pas se faire betement emporter. Avec ce courant furieux, nul doute que tous les peches sont laves.

Il ny a pas que les peches qui le soient, les finances des pelerins aussi. En ce lieu sacre de priere et de bonne conscience, il faut payer pour les offrandes a Shiva, payer pour des gadjets a leffigie de leurs Dieux, payer des dons a la autoproclamee police de Shiva (???), payer, payer et repayer encore en lhonneur de leur sacree sainte figure...

Mais cest avec devotion et satisfaction que les pelerins sortent leur portefeuille. Ce pelerinage annuel fut en quelque sorte notre bapteme de lHindouisme.

Pendant que les Indiens se baignent dans leur Gange, nous prenons un bain de foule gigantesque. Mais cest un peu satures des bousculades, des mains tendues vers nous et de la dangereuse circulation que nous empruntons maintenant le chemin des montagnes... Direction Mussoorie a 2000 metres daltitude dici.

Notez que apres cette experience sainte, Julie comprend quil est temps de se vetir a lindienne question de passer davantage inapercu.

vendredi 7 septembre 2007

Premieres Inde-pressions

Un pied dans l'avion, mais la tete depuis deja longtemps en Inde, les papillons dans notre estomac sont-ils le resultat de notre accumulation de stress ou les symptomes precipites dune maladie gastro-intestinale qui se pointe le bout du nez?

Montreal-Delhi. 23 heures de vol et descales. 10h30 de decalage. Un jour de notre vie qui sevanouie dans les fuseaux horaires.

Pour la premiere fois de notre existence nous survolons un pays en guerre. 11 km daltitude nous separent de lAfghanistan.

Puis lInde, enfin...




Delhi nous apparait comme un chaos frenetique qui bousculent tous nos sens. Les cinq sont mis a lepreuve et peut-etre le sixieme tant qua y etre: linstinct de survie qui nous permet de deambuler vers notre hotel sans se faire renverser par une voiture, une mobilette ou une vache sacree.

Dans lavion, un Indien nous avait lance a la blague que nous verrions en quatre mois plus de gens que nous en avions vus au cours des dix dernieres annees au Canada. A marcher dans les rues etroites, on se sent come a la sortie dun match de la coupe Stanley. Meme proximite...mais 365 jours par annee. Lequivalent dun tiers de la population canadienne se retrouve dans cette capitale indienne.

12 millions dhabitants, 12 millions de klaxons, 12 millions dodeurs, 12 millions de degres a lombre... Assis sur la terrasse de notre hotel a 7 $ la nuit, sirotant notre premier chai sous la voute etoilee, nous realisons aussi que lInde nous offre 12 millions de raisons de sourire.

mercredi 5 septembre 2007

Billet pour l'Inde




« On ne se prépare pas à l'Inde, on le vit. »

Tous les guides de voyage nous le disent et redisent, sauf que... le départ approche et la peur grandit. Une bonne peur pourtant. Boulimiques de voyage et junkies de dépaysement, nous plongeon vers l'Inde, ce pays/continent où les points de repère se font rares. Cette destination nous énergise, nous coule dans les veines comme une drogue euphorisante. Méditation, relaxation, yoga, quête de soi… l'Inde nous promet trois mois de ressourcement des plus intenses. Mais j'y pense: le temps file et nous sommes loin d'être prêts !

Impossible d'être zen avant de mettre le pied dans l'avion ! Vaccins, visa, huile de pépins de pamplemousse et capsules de yogourt (les nouvelles méthodes néo-naturalistes pour faire passer la bouffe épicée), billet d'avion... BILLETS D'AVION ! C'est encore dans la liste des choses à faire... Pas de panique ! Au bulletin de nouvelles, pour une fois, on parle un peu de l'Inde: des inondations font des milliers de morts et risquent de propager des maladies sur tout le pays... J'éteins la télé. Mieux vaut emporter une double dose d’huile de pépin…

Pendant qu’Ugo se ronge les ongles jusqu'au sang, je suis en orbite autour de mon sac à dos… quoi apporter ? Malgré nos nombreuses expériences de voyage, cette fois-ci nous repartons à zéro.

L'Inde...

Une population d'un milliard d'habitants, qui croit en une dizaine de Dieu différents, qui parle une centaine de dialectes distincts, qui vit à Mumbai, Delhi ou Calcutta, mais aussi dans les campagnes, sur la côte océanique et dans les montagnes de l'Himalaya. L'Inde, c'est aussi un des développements économiques les plus puissants de la planète qui côtoie la pauvreté la plus criante.

En Inde, on se sent loin de sa mère...

Ce séjour se veut un double-défi tout en contradiction: puiser dans l'Inde l'essence de notre existence, mais aussi réaliser à la fois un projet de série télévisée pour le Canal Vox et l'écriture d'un roman... rien de moins. Le fluide versus le tangible.



Qui sommes-nous ?

Ugo Monticone a publié quatre récits de voyage et deux romans. Il a obtenu cette année une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec pour écrire un septième ouvrage. Son séjour en terre sacrée deviendra sa source d'inspiration et son moteur pour ce futur livre.

Julie Corbeil a réalisé le documentaire Aller-Simple en Amérique Latine (2007). Depuis janvier, elle réalise l'émission culturelle Jamais trop d'art à la Télévision des Basses-Laurentides. Ce périple lui permettra de réaliser une série d'émissions sur l'Inde avec Ugo comme personnage principal.

«En Inde ?»

Évidemment, tout le monde y va de son petit conseil et de sa petite mise en garde parce qu'ils ont entendu parler de l'Inde par le beau-frère du cousin de l'ami du voisin dont la tante aveugle l'a entendu à la télé.

« Vous allez voir en Inde c'est sale, ça pue, c’est dégueulasse... Il y a des cadavres dans les rues.»

Oui, oui, j'imagine qu'on s'y fera ...

« Mangez pas de viande, pas de lait et surtout pas de légumes car ils sont lavés avec de l’eau contaminée...»

Bah, de toute façon, on finira bien par être malade d'une façon ou d'une autre.

Et il y a ceux qui sont déjà allés visiter le pays de Gandhi et qui savent nous rassurer :

« Les Indiens sont gentils, mais ils te prendront un sein au passage et te taperont les fesses pour rire un peu... juste parce que tu es blanche»

Ah bon....

Au fond, nous nous ferons notre idée bien assez vite. Et vous aussi ! Car nous vous apportons dans nos valises. Par nos chroniques hebdomadaires, vous serez avec nous jusqu'à la fin du mois de novembre... Parez au décollage !