mercredi 12 décembre 2007

Visa pour les montagnes

Quelques souvenirs de notre experience nepalaise...


Les feuilles mortes sous la neige absorbent mes pas comme un coussin. L’humidité de la rivière que nous suivons glace mes doigts. Je me croirais en balade automnale à Ste-Adèle, sauf qu’entre les arbres à ma gauche, les neiges éternelles des Himalayas se dressent à plus de 8000 mètres d’altitude.

Laurentides = non. Népal = oui.

Se retrouver au Népal pour un projet en Inde? Tout est une question de visa. Notre satané mais indispensable visa indien expire avant notre retour au Québec. Nous devons le renouveler et du même coup affronter la lourde bureaucratie de Delhi, c’est-à-dire «camper» deux jours dans une salle d’attente surpeuplée. Autre option: quitter l’Inde et se procurer un nouveau visa à l’étranger. Une solution de rechange un peu plus excitante!



Après deux mois en Inde, nous nous offrons sept jours de trek au cœur des montagnes du Népal, ce minuscule pays qui abrite pourtant huit des dix plus hauts sommets au monde. Moins peuplé que le Canada, il est bordé par de bien imposants voisins: au sud l’Inde (1 milliard d’habitants) et au nord la Chine (1,35 milliard d’habitants).

Difficile de ne pas se laisser influencer par de telles puissances… De l’Inde, le Népal emprunte la religion hindouiste et l’argent (la roupie indienne est acceptée partout au même titre que la monnaie nationale népalaise).

De la Chine, le Népal puise un petit goût de communisme. En effet, les Maoïstes, parti politique dont l’idole est le Grand timonier du peuple Mao Zedong, s’activent depuis bien des années à renverser le gouvernement népalais. À coup de bombes, d’attentats, de kidnappings, ils se font entendre. Mais, assurent-ils, jamais ils ne s’en prendront aux touristes. Suffit de ne pas se trouver dans le mauvais autobus...

Mais rien de cela ne nous touche ici au cœur de la neige, alors que nous suivons notre sentier à travers les Himalayas. Notre seule préoccupation est de respirer. Car bien petits au creux de notre vallée, nous approchons tout de même les 3700 mètres d’altitude. L’oxygène se fait rare.

Notre balade de vallée en vallée et de village en village emprunte les sentiers des Sherpas, une des ethnies locales devenue célèbre lorsqu’un des leurs a transporté le matériel de la première expédition réussie au sommet du mont Everest.

Voilà qu’une femme sherpa aux vêtements colorés, les joues brûlées par le soleil, avance vers nous sur le sentier. Un immense panier rempli de bois est suspendu à son dos. Je me sens soudainement mal à l’aise d’être ici, avec comme unique but mon plaisir, alors que cette femme doit monter et descendre, parcourir durant des heures ces pentes abruptes pour approvisionner son village. À chaque jour recommencer, remonter, recharger le panier, repartir de nouveau. En plus, elle me double en vitesse et en âge. Gênant.

Mais arrivée à ma hauteur, elle me décoche un sourire édenté, puis joint ses mains dans un salut traditionnel: **Namaste**. Je lui retourne son sourire et la regarde s’éloigner. Elle se perd dans l’incroyable panorama qui l’englobe. Glaciers, sommets enneigés, rivières déchainées... Je réalise du coup que c’est plutôt elle qui doit être désolée pour moi, moi qui ne passerai ici qu’une fois dans ma vie. Au fond, c’est de ne pas avoir accès chaque jour à ce paradis qui est le plus lourd à porter…

3 commentaires:

Patrice V a dit…

Un trek au Népal... Comme toujours votre contre rendu nous permet de voyager avec vous ce qui est formidable. C'est un plaisir de vous suivre dans vos aventures.

A plus tard

Patrice V

http://asiedusudest2008.uniterre.com a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
http://asiedusudest2008.uniterre.com a dit…

namaste les louloutes!!!!!!

c'est fatiha!
nous nous sommes rencontres a udaipur avec genevieve et carlos!
vous etes ou en ce moment?

moi je suis de retour en france et le retour est un peu difficile...il est dur de se remettre au travail après avoir decouvert la vie en inde...en tous cas j'ai adoree mon petit periple et je prepare activement mon depart pour 2008.

En attendant je vous mets dans mes favoris et je vais essayer de vous suivre jusque la fin de votre sejour!
poutou poutou!!!!!!!!

fatiha